LE DIAGNOSTIC :

On peut parfois mettre en évidence une laxité coxo-fémorale anormale en pratiquant ce que l’on appelle le signe d’ORTOLANI. Ce signe est mis en évidence facilement sur un chien anesthésié, mais pas toujours évident sur un chien non anesthésié.

Le signe d’ORTOLANI met en évidence une laxité anormale de l’articulation : le chien étant couché sur le côté, on pousse sur le genou du membre supérieur dans l’axe du fémur afin de subluxer la hanche supposée trop lâche, puis en mettant le membre en abduction la tête du fémur réintègre sa place en faisant un ressaut et un bruit caractéristique, le signe d’ORTOLANI est alors positif.

 

Le diagnostic radiologique de certitude est d’autre part impossible avant l’âge de 12 à 16 mois voir 18 mois pour les races géantes tel le terre neuve.On diagnostic, 80% des dysplasies à l’âge de un an. Il est évident que les lésions présentes chez les chiots et les jeunes chiens qui ont des hanches subluxés ou luxés, est décelable avec la radio.

Le seul critère objectif de la dysplasie coxo-fémorale est la radiographie du bassin. Pour être interprétable, cette radiographie doit être pratiquée selon un processus bien défini. Ce protocole nécessite l’anesthésie du chien, un positionnement bien particulier et une image radiologique parfaite.

L’anesthésie générale est indispensable pour manipuler l’animal dans une position pas toujours confortable et la maintenir dans une position parfaitement symétrique, couché sur le dos, les membres postérieurs en extension vers l’arrière.

Pour un dépistage officiel, le protocole est le suivant :

- le chien doit être âgé de 18 mois (pour les races géantes)

- la radio doit être infalsifiable, les mentions suivantes seront intégrées au cliché avant son développement :

- Le nom du vétérinaire et ville d’exercice

- La date

- Le nom du chien

- Le N° du tatouage ou le N° de la puce

- La race du chien

- La date de naissance du chien

- Le côté droit ou gauche de la radio

Une attestation doit être établie par le vétérinaire déclarant qu’il a bien vérifier le N° du tatouage ou de la puce.

Pour établir le diagnostic de la dysplasie de hanche, on observe l’aspect de l’interligne articulaire, la forme de la tête fémorale et du cotyle (cavité articulaire). Pour une dysplasie importante, le diagnostic est évident, mais pour des plus légères, celles-ci devront êtres appréciées par la mesure de NORBERG-OLSSON. (pour lire une radio voir la page méthode de lecture d’une radio de dysplasie)

 

La mesure de NORBERG-OLSSON :

L’interligne articulaire est l’espace (noir sur la radio) et (rouge sur le schéma) visible entre les surfaces osseuses de la cavité articulaire et de la tête du fémur. Sur une hanche normale, l’interligne est un fin liseré à bords équidistant (l’articulation est congruente). Voir schéma 3

Schéma 3

img3.jpg

Sur une hanche dysplasique, cette interligne est en forme de virgule inversée (l’articulation est incongruente). Voir schéma 4

Schéma 4

img4.jpg

La tête de la tête fémorale est ronde. En cas de dysplasie elle peut être plus petite et déformée. Cette déformation augmente avec la présence d’arthrose. la tête devient de moins en moins sphérique.

La cavité acébatulaire (le cotyle) est une cupule normalement profonde et bien concave à recevoir la tête du fémur bien sphérique. Si le chien est dysplasique, cette cavité s’élargit, s‘aplatit et peut même se combler par l’arthrose.

L’angle de NORBERG-OLSSON, permet de mesurer l’état de subluxation de la hanche.

C’est à dire que l’on évalue la coaptation de la tête de fémur dans l’acébatulum (la façon dont elle s’emboîte dans la cavité). Il faut pour cela déterminer le centre de chaque tête du fémur et mesurer l’angle formé par la droite joignant les centres des deux têtes et la droite issue de centre et passant tangentiellement au bord cranial du cotyle. (Voir la page méthode de lecture d’une radio de dysplasie).

Si l’angle est inférieur à 105°, cela signifie une subluxation caractéristique de la dysplasie.

 Les différents stades de dysplasie sont les suivant :

- Stade A : Aucun signe de dysplasie. Congruence et coaptation parfaite. Angle de NORBERG-OLSSON >105°

- Stade B : Stade intermédiaire : congruence et coaptation presque normale,

      100°< angle de 100°< angle de NORBERG- OLSSON <105°

       ou congruence plus ou moins bonne avec angle > 105°

- Stade C : Dysplasie légère : mauvaise coaptation avec 100°< angle>105°

- Stade D : Dysplasie moyenne : mauvaise coaptation avec signe d’arthrose.

- Stade  E : Dysplasie grave : luxation ou subluxation de la tête fémorale avec arthrose.

                   Angle de  NORBERG- OLSSON < 90°

L’interprétation de la radiographie permet de classer l’état de dysplasie du bassin du chien en divers stades, mais elle ne permet pas de pouvoir le juger sur son handicap. Il n’y a pas de corrélation entre l’image radiologique et les symptômes.

 

SOURCES D’ERREUR DANS LA MESURE DE L’ANGLE DE NORBERG-OLSSON

L’influence d’une hanche sur l’angle de l’autre hanche. Une des deux droites qui définissent l ‘angle que l ‘on mesure est la droite joignant les centres des têtes fémorales si une tête est fortement déplacée l’angle est modifié. Voir tableau

Variations de l’angle de NORBERG-OLSSON en fonction d’une erreur de 1,2,3 mm, dans la détermination du centre de la tête fémorale.

Variation en mm 

- 3

- 2

- 1

0

+ 1

 + 2

+3

 

 

Angle mesuré

 96

99

102

105

108

111 

114

   

Ces chiffres n’ont qu’une valeur indicative surtout destinée à attirer l’attention des lecteurs de radiographies sur ce point car ils pêchent sur deux points.

Une erreur de 1 mm est déjà importante, au-delà, cela devient difficilement concevable.

L’influence de l’erreur dépend du diamètre de la tête, plus celle ci est petite et plus l’erreur a des répercussions.

Comme le chien est jugé sur sa plus mauvaise hanche, la mesure de l’angle de NORBERG-OLSSON est secondaire dans l’établissement du diagnostic.

Un point où l’on peut se tromper facilement si on ne procède pas avec méthode, est la détermination du centre de la tête fémorale.

Dans la pratique, on peut certifier que la détermination de l’angle de NORBERG-OLSSON est fiable, mais qu’il ne faut pas lui accorder une valeur absolue à 1° près, compte tenu de la possibilité d’une erreur minime.